Vous l'avez sûrement déjà entendu dire, pour vivre plus vieux, il faudrait manger moins. C'est d'ailleurs ce que pratiquent les habitants d'Okinawa, au Japon, dont l'un des préceptes est de s’arrêter de manger alors qu'ils ont encore un tout petit peu faim. Or, comme l'archipel d'Okinawa comporte la plus forte proportion de centenaires au monde, on peut effectivement se poser des questions. Cependant, mieux vaut ne pas tirer de conclusions hâtives, leur longévité pourrait s'expliquer de bien des manières. De plus, les études sur la longévité et la restriction calorique ne sont pas tranchées.
Certaines études ont abouti à d'excellents résultats sur le prolongement de la vie. Par exemple, des études sur les souris ont réussi à augmenter la vie des cobayes de 50 % en les privant d'un quart de leur portion de nourriture habituelle, sans cependant les priver des nutriments essentiels à leur survie.
Le secret serait inclus dans certains gènes que l'on retrouve chez de nombreuses espèces animales. Il s'agirait des sirtuines. La restriction calorique aurait le pouvoir d'activer ces gènes dont le rôle de protection allongerait la vie en limitant les agressions dans l'organisme. C'est en tout cas ce que pensent certains scientifiques qui veulent se pencher sur la question pour réussir à reproduire ces effets sans qu'il soit obligatoire de se priver de nourriture.
Cependant, il faut également savoir que toutes les études sur animaux n'ont pas donné de si bons résultats. Dans certains cas, il n'y a pas eu d'augmentation aussi significative de l'espérance de vie. Dans d'autres, une partie des rongeurs a même vécu moins longtemps.
Concernant les études sur le chimpanzé, les résultats sont similaires. Pour une partie des études, les résultats sont positifs, pour d'autres, il n'y a pas vraiment de différence.
Cependant, si on compare deux de ces études, il est possible de noter un détail frappant. Dans les deux, un groupe de chimpanzés a pu se nourrir à volonté alors que l'autre groupe a eu accès à une quantité limitée de nourriture. Dans la première étude, les deux groupes de chimpanzés n'ont pas vraiment montré de différence significative concernant leur espérance de vie. Dans la seconde étude, par contre, les chimpanzés qui mangeaient à volonté ont vécu moins longtemps et étaient gros ainsi qu'en mauvaise santé.
Quelle différence entre les deux études ? La qualité de la nourriture. Dans la première étude, les chimpanzés ont consommé des aliments naturels et donc assez sains. Dans la seconde étude, les animaux ont reçu une nourriture raffinée et riche saccharose.
Que pourrait-on en déduire ? Que la qualité de la nourriture pourrait bien être plus importante encore que la quantité. De moins, il serait peut-être plus efficace de suivre un régime alimentaire sain plutôt que de réduire son apport calorique en-dessous de ses besoins.
Malheureusement, il n'y a pas d'étude suffisamment sérieuse actuellement qui aurait été appliquée à l'être humain. Ce qui est logique puisqu'il faudrait pour cela étudier des individus sur toute une vie.
Si on en revient aux habitants d'Okinawa, on remarque tout de même que, non seulement ils mangent peu, mais qu'également ils mangent bien. Le secret de leur longévité pourrait donc se trouver dans une combinaison des deux.
Il est évident que trop manger abouti à une augmentation des risques de développer certaines maladies. Notamment les maladies cardiaques, le diabète et l'hypertension. Donc, dans tous les cas, trop manger est à proscrire.
Ensuite, il est également assez simple de comprendre que si vous mangez de la nourriture saine, c'est-à-dire des fruits et légumes (le moins traité possible), du poisson, des œufs, de la viande, des oléagineux, des légumineuses, du riz... Bref des aliments basiques, vous aurez sûrement moins de problèmes que si vous consommez de la nourriture industrielle. Même s'il n'est pas garantit que cela vous fasse vivre plus longtemps, ça devrait pourtant vous y aider.
Le point le plus flou reste donc encore de savoir si vous affamer légèrement pourrait vous faire gagner quelques années d'espérance de vie. Les études n'ont pas encore vraiment tranché la question.
De nombreux reportages ont été faits à ce sujet. En voici deux :
Sur La Quotidienne (France 5):
La première chose à faire est de limiter les aliments industriels, sauf pour des occasions particulières. Si vous sortez entre amis et que tout le monde mange un big-Mac avec des frites, vous pouvez faire un écart. C'est un véritable repas de prise de masse mais, de temps en temps, vous pouvez vous faire plaisir. L'important est de limiter les aliments ultra-transformés et privilégier une alimentation à base de produits bruts et frais, avec une bonne part sous forme végétale (légumes, fruits, légumineuses), à densité calorique faible (rassasiant et peu caloriques) mais nutritionnelle élevée (riches en micronutriments, vitamines et minéraux).
Il faudra également privilégier les aliments à index glycémique bas (pour les glucides), équilibrer les graisses alimentaires (saturées VS monoinsaturées, rapport oméga-6/oméga-3) et réduire le sodium car nous mangeons trop de sel. Enfin, veillez à l'équilibre acide-base, car trop de céréales et de protéines animales engendre une alimentation globalement acidifiante, ce qui n'est pas bon pour l'organisme.
Si vous avez besoin d'aide, ou si tout ceci vous parait un peu trop compliqué, consultez un(e) diététicien(ne).